Visite du Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA) de Andravohangy

Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA) de Andravohangy

« 75% des jeunes en classe de 3ème (filles et garçons entre 15 et 19 ans) ont déclaré avoir déjà bu de l’alcool. Et il est erroné de croire que ce sont les garçons qui veulent connaître l’ivresse. Aujourd’hui, les filles s’y mettent également et certaines d’entre elles, de manière assez régulière. Et, 66% des intoxications par l’alcool se terminent par un décès et 15% des motifs d’hospitalisation sont liés à la consommation d’alcool » : indique le Dr Miarintsoa Andriamiarinarivo, du CCA (Centre de Cure en Alcoologie) à Andravoahangy

Gilles RAKOTOMANGA

Gilles RAKOTOMANGA est à l’origine de la création en 2005 d’un CCAA où seulement 5 % de femmes consultent. Elles ont en moyenne entre 35 et 40 ans.
Dr. MIARI indique qu’il ne s’agit pas pour la plupart d’alcoolisation régulière mais plutôt de d’alcoolisation aigue, « festive ». Néanmoins, elles éprouvent des difficultés pour arrêter !
Gilles nous dit que dans ce CCAA, il y a beaucoup et surtout des hommes et que l’alcoolisme se retrouve surtout dans les quartiers pauvres. Mais peu ont accès au CCAA. Ces gens vont donc plutôt dans les centres de base (CSB II) mais nous n’avons pas de retour statistique et aussi il n’y a pas d’estimation des besoins par les autorités.
Tous sont conscients du problème alcool mais quelle solution ?
Il existe une étude qui montre que 6,3 % (pour la région de Tana) et 7,3% des sondés (pour la région de Tuléar) déclarent avoir une consommation de plus de 5 verres par jour (voir en annexe : Enquête sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles à Madagascar)
Cette alcoolisation est variable entre les côtes et les plateaux ; de même il y a une variation entre le déni et la consommation dite culturelle.
L’alcoolisation féminine est souvent cachée. L’argent est dépensé par l’homme pour s’alcooliser alors la femme n’a plus accès à cette alcoolisation.
Il existe un alcool local le TOKA GASY dont l’origine n’est pas toujours très sure et dont le degré d’alcool varie parfois entre 50 et 80° ou plus et enfin, pour résumer, il y a beaucoup de difficulté dans le traitement des addictions, notamment l’alcool.
Gilles nous dit qu’il faut faire émerger la problématique car c’est un vrai problème de santé et que cela nécessite un calcul de la prévalence aussi bien de l’alcoolisme mais surtout du problème alcool pendant la grossesse.

En conclusion, nous proposons :

de désisoler MADAGASCAR vis à vis du monde et de cette problématique,
de soutenir un partenariat avec les différents professionnels,
de sensibiliser aussi bien les professionnels que le public avec éventuellement des messages adaptés.