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Le lobby de l'alcool dicte la loi, les députés exécutent

Les députés offrent aux Français la publicité illimitée et liquident la lutte contre l’alcoolisme… La Commission spéciale de l'Assemblée Nationale, chargée de préparer le vote final de la loi Macron, a confirmé dans la nuit du 10 juin (2015) la volonté des parlementaires d'en finir avec la loi Evin.

Ce texte voté sous la dictée du lobby de l'alcool propose une définition de la publicité qui rendra de facto la loi Evin inapplicable et ouvrira sans limite un boulevard à l’incitation publicitaire en faveur de la consommation d'alcool.

ANPAA, 11 juin 2015

La démarche du lobby du vin est habile. Une définition entièrement obsolète de la « réclame » est distillée, qui renvoie davantage à l’affiche décatie d’un apéritif des années trente peint sur la façade d’une maison des terroirs qu’au neuromarketing contemporain et au placement stratégique de produits alcoolisés dans les films. Affirmer qu’il est nécessaire de percevoir une intention promotionnelle dans un message pour qu’il s’agisse de publicité est très contestable. En réalité, les recherches en marketing établissent qu’un contenu publicitaire aura souvent plus d’influence s’il n’est pas perçu comme tel. À l’inverse, il n’est pas certain que l’injonction de « boire avec modération » puisse avoir des vertus autres que décoratives…

LE MONDE, 12 juin 2015

Selon les conclusions de l’expertise collective Inserm, Conduites addictives chez les adolescents. Usages, prévention et accompagnement, commandée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et publiée en 2014, il existe un lien significatif entre exposition des jeunes à la publicité pour l’alcool et :

• initiation à la consommation

• augmentation de la consommation

• comportements d’alcoolisation excessive

Alors que les consommations d’alcool des adolescents continuent de progresser, comme le révèlent les plus récents chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, Danièle Jourdain Menninger s’inquiète du vote d’un amendement menaçant la politique de prévention des conduites addictives notamment en direction des jeunes et espère que la représentation nationale sera en mesure de revenir sereinement au cadre de la loi Evin.

INFOLETTRE MILDECA N° 94 - 15 juin 2015

En 2010, près de quatre adultes sur dix, entre 18 et 75 ans, présentent une consommation d’alcool à risque, les trois quarts d’entre eux présentant un risque d’alcoolisation excessive ponctuelle et un quart, un risque d’alcoolisation excessive chronique. Les risques apparaissent deux à trois fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes et varient avec l’âge. La prévalence déclarée des consommations excessives d’alcool a peu augmenté entre 2005 et 2010, passant de 36,6 % à 37,2 %. Mais, on observe chez les plus jeunes, un accroissement des usages à risque chez les hommes comme chez les femmes, en particulier chez les femmes jeunes, entre 18 et 24 ans. Les artisans-commerçants, les agriculteurs et les ouvriers non qualifiés sont les plus exposés au risque d’alcoolisation excessive chronique. En revanche, les autres catégories sont plus concernées par le risque d’alcoolisation excessive ponctuel. Pour les femmes, la proportion de cadres qui déclarent une consommation à risque ponctuel est nettement plus élevée que les autres catégories professionnelles. Elles présentent également le risque d’alcoolisation chronique le plus élevé.

INPES, novembre 2013


Les femmes ne sont pas épargnées

Par Juliane PONIN BALLOM, JIR 28 mai 2015

JIR


Assemblée Générale de l'Association SAF Océan Indien

Vendredi 3 juillet à 19h à l'Hotel des Aigrettes de Saint - Gilles les bains (réservation au 0262 550 525)