Une date moins célèbre pourtant très significative. Le 9 septembre est une « Journée internationale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale ». Pour cette année 2007, la Journée était placée sous le thème « Aucune quantité d’alcool n’est acceptable pendant la grossesse ».

Chaque année, à 9 h 09, le neuvième jour du neuvième mois, le 9 septembre en terme plus clair, les populations de tous les pays observent un moment de silence pour la « Journée internationale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale ». Les pays, états, provinces et villes du monde entier émettent des déclarations à ce sujet et font sonner les cloches à 9 h 09, dans tous les fuseaux horaires, de la Nouvelle-Zélande à l’Alaska. C’est à cette date que l’on invite la population du monde entier à réfléchir à l’importance de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse. C’est également le moment de penser aux millions de personnes qui luttent chaque jour contre les effets débilitants du syndrome d’alcoolisation fœtale. A Madagascar, la célébration de cette Journée passe presque…inaperçue. Alors qu’elle mériterait d’être fêtée en grande pompe. Ce serait une opportunité pour conscientiser et sensibiliser toute la population et en particulier les femmes enceintes sur les dangers de la consommation d’alcool.

33 % des femmes enceintes boivent

« 50 femmes enceintes sur 150 enquêtées soit une femme enceinte sur 3 affirme avoir bu de l’alcool pendant leur grossesse ». C’est bien le résultat d’une enquête réalisée récemment à Antananarivo et qui a été rapporté par Dr Pierre Rakotovao, un des responsables de l’Organisation non gouvernementale « Safmada » lors de la « Journée mondiale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale » célébrée, hier, dans nombreux pays dont Madagascar.
Bien que cette enquête ne soit pas effectuée au niveau national, elle est toutefois significative. Les chiffres sont là. Ils devraient susciter des réactions dans les milieux hospitaliers et ministériels. Comparée à d’autres statistiques des autres pays, la nôtre est relativement élevée.

Selon ce médecin, la consommation d’alcool par la mère au cours de la grossesse entraîne des atteintes multiples du fœtus qui sont regroupées sous le terme de « Syndrome d’alcoolisation fœtal » ou SAF en abrégé. « L’alcool peut avoir des effets dévastateurs sur le cerveau du fœtus et nuire à son intelligence, à sa capacité d’apprentissage et à son comportement » a-t-il expliqué.
Les campagnes d’informations sur les méfaits de l’alcool pendant la grossesse est malheureusement encore peu nombreuse. Cette prévention primaire est très peu développée, notamment auprès des jeunes mères.
L’alcool est une substance toxique et tératogène. Les médecins généralistes, les gynécologues, les obstétriciens et les sages-femmes ont un rôle capital à jouer dans la prévention et doivent être sensibilisés sur les risques d’une consommation d’alcool, même modérée chez la femme enceinte.
Vaut mieux tard que jamais. L’ONG « Safmada » s’engagera davantage dans la campagne de sensibilisation sur le danger de l’alcoolisme chez les femmes enceintes.
Elle concentrera aussi ses efforts pour la prise en charge des nouveaux-nés de parents « alcooliques ».

Mardi 11 septembre 2007, par Herimanda R.
http://www.madagascar-tribune.com/Les-femmes-enceintes-et-l,1877.html