ARTICLE PARU DANS Seychelles NATION | 16/09/10 22:50

Seychelles

L’alcool et ses effets – 25.06.2005

L’alcoolisme est la cause principale de nombreux drames familiaux et sociaux : enfants battus, malformation du bébé, foyers détruits, vies gâchées… Dans une fête ou dans des réunions de famille, souvent l’alcool est vu comme un moyen de créer la joie. Mais sommes-nous conscients de ses effets sur notre corps ?

Quand nous prenons une boisson alcoolique, celle-ci parcourt le tube digestif dans toute sa longueur. Elle traverse la paroi intestinale sans modification, en quelques minutes si l’on est à jeun. L’alcool est conduit par un réseau veineux jusqu’au foie, sa première victime. Véhiculé par le sang, il gagne le cœur, puis tous les organes, qui vont baigner dans l’alcool. Les plus menacés sont les organes fortement irrigués par le sang : le foie, le cerveau et le système nerveux, le cœur et les muscles.

La plus grande partie de l’alcool (95%) est transformée par le foie en produits extrêmement toxiques qui vont imprégner nos organes. Une petite partie de l’alcool (5%) est éliminée par les poumons et l’air expiré (Alcootest), les reins et les urines, la peau et la sueur.

Ainsi :

  • le foie est la 1ère victime de l’alcool,
  • le cerveau et le système nerveux sont des cibles privilégiées de l’alcool,
  • l’alcool est d’autant plus dangereux qu’il atteint un organisme en plein développement : le fœtus (l’alcool
    est la 1ère cause d’arriération mentale évitable.), l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte.

L’alcoolisme aigu

L’alcoolisme aigu évolue en 4 phases :

  • Phase inapparente, pour une alcoolémie de 0.20 à 0.50. Il y a déjà perturbation des réflexes et du jugement.
  • Phase d’ébriété, pour une alcoolémie de 0.50 à 1 g. Il y a : excitation, loquacité, assurance, ou abattement avec irritabilité, susceptibilité, perturbation du jugement, diminution du contrôle de soi.
  • Phase d’incoordination, pour une alcoolémie de 1 à 2 g. Elle se traduit par : des troubles de l’équilibre et du langage,une incohérence des propos, une diminution de l’acuité visuelle avec vision double, la perte du contrôle de soi avec colère et libération des instincts.
  • Phase de somnolence, puis de coma, à partir de 2.5 à 3g d’alcoolémie. Le sujet est « ivre-mort ». Elle traduit une intoxication grave des centres nerveux. Le réveil s’accompagne d’amnésie et de la «gueule de bois » avec lourdeur de tête et nausées.
    Quant une personne passe à la délinquance, il dépasse les limites de son comportement habituel, et commet des actes de violence brutale sans même s’en rendre compte : parfois homicides, coups et blessures, délits sexuels et viols, incendies volontaires, dégradation d’objets, vols…

L’alcool et la femme

L’alcoolisme est en constante progression chez la femme. Or l’organisme de la femme est plus sensible à l’alcool. Chez la femme enceinte, l’alcool a des conséquences désastreuses sur le fœtus. Il traverse le placenta et altère gravement le cerveau de l’enfant, surtout au 2ème trimestre de la grossesse. Il est le principal facteur de débilité mentale, moyenne ou légère. Consommé tous les jours pendant la grossesse, il détermine une insuffisance de développement de l’enfant ; en forte quantité, il est souvent à l’origine d’un ensemble de handicaps de l’enfant : petite taille, déformation de la face, malformations cardiaques, retard mental et physique.
« La femme enceinte boit pour deux. »

Comment chacun d’entre nous peut-il contribuer à lutter contre l’alcoolisme ?

Il convient d’abord de bien s’informer sur les méfaits de l’alcool, de les connaître et de les faire connaître. Une responsabilité particulière incombe à cet égard à tous ceux qui participent à la formation et à l’éducation des jeunes : enseignants, professionnels de la santé, éducateurs, parents et aussi professionnels de la communication et des média, responsables politiques et animateurs d’associations.

Il est urgent d’informer les jeunes sur les dangers de l’alcool. Le plus important est de les écouter, de les comprendre, de les respecter dans leurs différences et leurs aspirations. L’alcool, comme la drogue, a souvent la signification d’un appel au secours.

L’exemple familial revêt une grande importance. La plupart des jeunes s’adonnant à l’alcool appartiennent à des familles où l’on prend l’habitude de boire et de fumer, et d’associer systématiquement l’alcool à la fête.
N’oublions pas que l’alcoolisation des jeunes constitue la voie royale vers la drogue.

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