Les conséquences pour le développement fœtal d’une exposition à l’alcool in utero varient en fonction de l’intensité de l’exposition.
Il n’a pas été mis en évidence une dose seuil en deçà de laquelle une consommation d’alcool par une femme enceinte serait inoffensive. Malgré les recommandations d’abstinence totale, le pourcentage de femmes déclarant a posteriori avoir eu un contact avec l’alcool au cours de la grossesse reste relativement élevé. Nous avons souhaité évaluer la performance d’un auto-questionnaire pour le dépistage de ces consommations. Ce questionnaire devait aussi évaluer l’information reçue par les femmes à propos des dangers à consommer de l’alcool durant la grossesse.

Le questionnaire a été distribué à 500 patientes aux consultations obstétricales de deux établissements hospitaliers.
63,4 % des questionnaires nous ont été retournés ; 6,3 % des répondantes déclaraient une consommation d’alcool durant leur grossesse ; 77 % s’estimaient suffisamment informées sur la question, et plus de la moitié citaient les professionnels de santé comme source d’information. La satisfaction quant à l’information reçue était significativement liée à des comportements de diminution ou d’arrêt des consommations d’alcool.

La représentativité de l’échantillon est bonne, avec des caractéristiques proches de la population générale. La sensibilité de notre questionnaire est supérieure à celle de l’entretien obstétrical standard mais reste en dessous des évaluations réalisées a posteriori (enquête périnatale).

La recommandation d’abstinence et les raisons de cette recommandation sont relativement méconnues du grand public. L’accent devrait donc être mis sur la prévention et l’information systématique.

Sébastien Lherault, Céline Chauleur
LA REVUE DU PRATICIEN VOL. 64, Décembre 2014, 1353-1358

Article disponible au siège de SAF Océan Indien