La journée internationale de prévention du SAF est une occasion de se mobiliser pour informer à nouveau le grand public, les professionnels de la santé, du social ou de l’éducation sur les séquelles potentielles d’une exposition prénatale à l’alcool. Un arrêt de la consommation d’alcool est recommandé dès le début de la grossesse et pendant toute sa durée car le seuil de consommation en dessous duquel il n’y a pas de risque pour le fœtus n’a pas été déterminé.

♦ Les enquêtes d’opinions menées par l’Inpes

L’Inpes a fait en 2004 et 2007 une enquête sur les connaissances du grand public sur les risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse. Les résultats de cette étude montrent une évolution positive puisque la norme sociale en la matière semble s’être déplacée vers le « zéro alcool ». La sensibilisation de la population aux risques liés à la prise d’alcool dès le souhait de la conception d’un enfant et a fortiori pendant la grossesse a donc un impact positif. Cette information doit être relayée de façon répétée car le cerveau fœtal est sensible aux effets délétères de l’alcool tout au long de la vie intra-utérine.

Chaque année en France, naissent environ 8 000 enfants fragilisés par les effets de l’alcool sur le fœtus, soit 1 % des naissances. Parmi eux, 800 sont atteints de la forme grave, le SAF complet, qui se manifeste par un retard de croissance, une dysmorphie faciale (face allongée, petites fentes palpébrales (des paupières), philtrum (fossette située au milieu de la lèvre) long, lèvre supérieure fine et vermillon, etc.), une microcéphalie accompagnée d’un retard mental (QI moyen de 75), des malformations cérébrales et des troubles neuro-comportementaux (troubles du langage, de la motricité fine, instabilité, etc.) qui seront décelées à distance (au-delà de cinq ans). Les formes moins sévères entraînent notamment des difficultés d’apprentissage scolaire et des troubles du caractère et du comportement, générateurs de conduite d’exclusion sociale.

♦ Les campagnes de presse de l’Inpes pour accompagner le pictogramme ou le message sanitaire sur les conditionnements d’alcool

L’Inpes est à l’origine de plusieurs documents de prévention en la matière et de campagnes de presse accompagnant l’apposition du pictogramme préventif sur les bouteilles d’alcool. Depuis le 3 octobre 2007, un pictogramme ou un message sanitaire textuel à destination des femmes enceintes préconisant l’absence de consommation d’alcool, est apposé sur toutes les unités de conditionnement d’alcool, en application de l’arrêté ministériel du 2 octobre 2006. Parallèlement à la diffusion de l’annonce dans la presse, un courrier de sensibilisation incitait les acteurs de santé à aborder le sujet de l’alcool avec les femmes en désir d’enfant et à leur distribuer un document d’information ; celui-ci, sous la forme d’une carte postale rappelant les effets de l’alcool sur le fœtus, mais aussi ceux du tabac.

♦ Un travail en coopération avec les Russes

À la suite des premières Assises de la coopération franco-russe en santé (en juillet 2011 à Moscou), l’homologue russe de l’Inpes, le CNIIOIZ (Centre russe de recherche en santé publique), a sollicité l’Institut pour collaborer avec lui sur la prévention de la consommation d’alcool et de tabac chez les femmes enceintes et celles en âge de procréer. Voir l’édito d’Équilibres n°83, juin 2012 : Colloque franco-russe du 7 juin 2012.

♦ Une session complète des prochaines Journées de la prévention

Le thème « alcool et grossesse » a été retenu pour être débattu lors d’une session complète de la huitième édition de Journées de la prévention, à Paris du 5 au 7 juin 2013.

Alcool et grossesse, parlons-en. Guide à l’usage des professionnels. Ce guide du ministère chargé de la santé concerne en premier chef les médecins généralistes, gynécologues obstétriciens, sages-femmes, etc.). Son objectif est de prévenir l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF). Il s’efforce d’apporter à ces professionnels des réponses aux deux questions les plus délicates : comment aborder la consommation d’alcool avec la femme enceinte et comment, dans les situations les plus complexes, inscrire son action dans une continuité et une cohérence des prises en charge de la mère et de l’enfant.

Alcool et grossesse : comment en parler ?Actualisation des connaissances. Repère pour la pratique professionnelle. Guide à destination des professionnels de la périnatalité, conçu et proposé par l’Anpaa 59 (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), 16 pages, mis à jour en août 2010. Des repères pour une démarche d’information auprès de toutes les femmes et un accompagnement des femmes enceintes présentant des conduites d’alcoolisation à risque. Les grands titres de la brochure :

  • Un problème de santé publique encore peu pris en compte…
  • Les effets de l’alcool sur le développement de l’enfant
  • Alcool et grossesse : quels risques ?
  • Un principe de précaution : zéro alcool pendant la grossesse
  • Rompre un silence partagé…
  • Dix bonnes raisons pour ouvrir le dialogue !
  • Un enjeu : le repérage précoce de la consommation d’alcool pendant la grossesse
  • L’entretien : le cadre général
  • Comment aborder la question de l’alcool ?

Voir aussi la sélection biliographique « Périnatalite, Parentalité & Addictions » – n°12, février 2012 – Anpaa 59, réalisée à l’occasion de la journée régionale « Addictions & périnatalité : des regards croisés », organisée le 2 février 2012 à Arras, par l’Eclat-graa 59/62 et l’Anpaa 59/62.

Brochure La prévention de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) : perspectives canadiennes. 22 pages, 2008, Agence de la santé publique du Canada. Ce document présente le modèle de prévention canadien à quatre volets, chacun assorti de nombreuses ressources :

A retrouver sur http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2012/028-grossesse-alcool.asp